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Le travail va-t-il disparaître ?
à déterminer
Pierre-Jean Dessertine

Le café-philo d'Apt ne pourra plus se réunir au Restaurant de La Tour de l'Ho. Il recherche un lieu d'accueil sur Apt.

Ce peut être un autre établissement bar-restaurant, ou aussi un espace dans un établissement public s'il permet d'apporter une collation à consommer sur place dans le respect des lieux.

Email :
cafephilo.apt@gmail.com


Café-philo du 22 février

En préparation de notre débat du 22 février, voici un texte de Pascal Gehin sur le thème du Hasard :


LE HASARD
Quelques mots autour du hasard
ou
Le hasard n’est-il qu’un mot ?


Le hasard est certes un mot ; mais pas n’importe quel mot.

Il se rapporte à une notion abstraite mais dont très peu ignoreront l’existence qu’ils soient mathématicien, scientifique, littéraire, philosophe, sportif, mécréant, croyant ou qu’ils se définissent comme « tout un chacun ».

Peu de personnes en effet nieront avoir rencontré le hasard, l’avoir évoqué lorsqu’elles ne pouvaient ou voulaient trouver une cause à un évènement, l’avoir évoqué comme recours lorsqu’elles ne parvenaient pas à se sortir d’une situation.

En tant que notion abstraite et largement partagée, le hasard est donc un mot rare qui mérite notre intérêt.

 Du point de vue des philosophes, le hasard a eu quelque temps droit de cité, dans une relation complexe avec la nécessité (Cf. Démocrite) .

Mais, très rapidement, la philosophie Aristotélitienne  (voir le Traité de Physique) lui a porté un coup  presque mortel en l’excluant des effets habituels (que la raison devait expliquer), des effets reconnus nécessaires (qui étaient rapportés aux Dieux s’ils échappaient à la raison) et en le cantonnant à l’origine de phénomènes offrant la double caractéristique de leur rareté et de leur faible importance.

Pour des raisons différentes mais sous pratiquement toutes ses variantes, la philosophie européenne, à base rationaliste et déterministe, s’est  acharnée à nier ou à  ignorer le hasard ;
Ce dernier a ainsi été diabolisé par KANT,  méprisé par LEIBNITZ, honni par Jean-Paul SARTRE.

Paradoxalement, le hasard a été réhabilité par des épistémologistes (Cf. Gaston BACHELARD), par des mathématiciens (au premier rang desquels Henri POINCARE) et par des scientifiques dont la raison était pourtant le principal outil de travail (en même temps que le déterminisme était leur règle de conduite).

Il est à noter que les scientifiques, et surtout les mathématiciens, ne se sont pas contentés d’évoquer le hasard comme l’explication confortable des insuffisances de leur raisonnement ; ils en ont traqué la signature au travers de phénomènes simples, apparemment bien expliqués et ils ont osé en simuler les effets pour y accéder en tant que l’objet d’étude qu’il n’avait pas vocation à être.
Dans ce domaine, les théoriciens du chaos ont joué un rôle essentiel, et nous proposent quelques  questions méritant d’être débattues.

En tout état de cause, le hasard interroge l’homme sur les limites de sa raison, sur ses responsabilités, sur les conséquences de ses actions, sur ses origines et son avenir, sur les fondements de sa foi (ou de sa non-foi),  sur sa place dans l’univers...

Ainsi,  même en admettant qu’il ne soit qu’un mot , il mérite peut-être son café-philo.