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Les prochains cafés-philo …


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PRÉSENTATION



Le travail va-t-il disparaître ?
à déterminer
Pierre-Jean Dessertine

Le café-philo d'Apt ne pourra plus se réunir au Restaurant de La Tour de l'Ho. Il recherche un lieu d'accueil sur Apt.

Ce peut être un autre établissement bar-restaurant, ou aussi un espace dans un établissement public s'il permet d'apporter une collation à consommer sur place dans le respect des lieux.

Email :
cafephilo.apt@gmail.com


25/04/2014 : Le travail entre aliénation et accomplissement

                                     Le travail libérateur ou émancipateur ?


Tandis que les  années 90 ont vu prospérer la thématique de fin du travail, il s'agirait aurjou'hui de "réinventer le travail", comme y invite Dominique Meda dans  un ouvrage récent. Début 2012, Radio France menait une grande enquête, "Quel travail voulons nous?", qui  connaissait un écho important. les Nouveaux chemins de la connaissance, émission phare de France Culture  y consacrait une semaine  en janvier  2014.
Ainsi, cette  expérience partagée et transmise depuis des générations et qui   se présente comme une évidence, une nécessité allant de soi,  ne cesse d'interpeller. Elle convoque les disciplines les plus diverses, de la médecine à  la philosophie, en passant par l'ergonomie, la sociologie, l'anthropologie et les sciences du langage.

Sous la thématique de son coût,  le discours public réduit le travail à un intrant  dans un processus de production, de biens ou de services. Pourtant, si les agents invitéà parler de leur travail dans les  dispositifs de recherche se montrent  intarissables une fois surmontée la difficulté d'une mise en mots, c'est sans doute que quelque chose de plus se joue que le moyen de percevoir un revenu.
 Les épisodes   de suicides au travail dans de grandes entreprises  largement médiatisés sont-ils  illustration des effets d'un management particulièrement  inhumain ou    la manifestation aiguë  d'une tension incontournable entre ce que toute  situation de travail impose  et  les attentes de ceux qui doivent gérer, à bas bruit?

Lors de cette présentation , on  envisagera le travail comme une situation qui échappe irréductiblement à toute prétention d'anticipation absolue telle qu'elle fut pensée par le taylorisme.
Dans les années 70, les ergonomes mettent en évidence le couple  travail prescrit/travail réel tel qu'il structure toute situation de travail . Cette paire peut être rapprochée des observations de Diderot distinguant la "connaissance inopėrative " et  la pratique.
Balayée par l'industrialisme du 19° siècle, ce n'est que à la faveur de la mise en crise du taylorisme que sera reconsidérée cette articulation.
    
Toute situation de  travail serait donc structurée par deux axes de coordonnées:

-    l'axe du concept, des savoirs théoriques et techniques codifiés, procédures et consignes.
-    l'axe de l'historique, qui enregistre les éléments d'imprévisibilité et de variabilité que traverse toute situation de vie en général, et singulièrement de travail.

L'activité , ce serait dès lors  ce qui se passe entre les deux: le concept d'usage de soi nous permet de rendre compte de ce passage.

Usage de soi par d'autres, du côté de la prescription, usage de soi par soi, du côté de la prise en compte du ici et maintenant . Le travail n'est jamais de pure exécution, et si le concept possède son indiscutable et nécessaire pouvoir d'anticipation, l'expérience enregistre  et anticipe dans l'infime ce qui échappe à toute généralisation.


On pourrait ainsi suggérer que c'est dans  le degré de tension, ou dans le conflit, entre les normes imposées par la sphère  managériale  et les normes proposées par les  protagonistes  de l'acte de travail que se situe la négociation instable entre aliénation et accomplissement.