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Les prochains cafés-philo …


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Le travail va-t-il disparaître ?
à déterminer
Pierre-Jean Dessertine

Le café-philo d'Apt ne pourra plus se réunir au Restaurant de La Tour de l'Ho. Il recherche un lieu d'accueil sur Apt.

Ce peut être un autre établissement bar-restaurant, ou aussi un espace dans un établissement public s'il permet d'apporter une collation à consommer sur place dans le respect des lieux.

Email :
cafephilo.apt@gmail.com


28/10/2016 : Peut-on agir ?



Café philo du pays d'Apt, Luberon :Vendredi 28 octobre 2016

Peut-on agir ?
Sur le rapport du citoyen à la politique

Lénine et les révolutionnaires d'il y a un siècle se posaient la question :
Que faire ?

Nous n'en sommes plus là. Notre problème serait plutôt : Peut-on agir ? Comment est-il encore possible d'être actif ? Où est l'action aujourd'hui ?

D'un côté un champ d'action clairement ouvert en lequel nos aïeux avaient à s'orienter ; de l'autre une espèce de brume épaisse qui fait douter de l'efficacité de la mise en œuvre de nos facultés dans le monde commun.


Il apparaîtrait ainsi, qu'en un siècle, le centre de gravité du problème pratique – que faire pour bien faire ? – se soit sensiblement déplacé. Ce n'est plus tant la position du but de l'action qui fait question, que la possibilité même de l'agir.


On voit bien que ce déplacement est un recul qui rend le problème de l'action encore plus ardu. Comment comprendre cette manière de redoublement contemporain du problème pratique ?

Une telle compréhension ne pourrait-elle pas contribuer à nous rendre plus lucide sur le problème de l'action ? N'ouvrirait-elle pas quelques perspectives quant à la possibilité d'une action vraiment à mesure humaine ?

 Pierre Jean Dessertine


Lectures :
Spinoza, Traité politique (1677)
Arendt, Qu’est-ce que la politique ? (1956-1959)

Le 23/09/2016 : La joie peut-elle être le guide de notre vie ?



Il fut un temps – pas si lointain – où réussir sa vie consistait à développer sa capacité à renoncer à se satisfaire pour gagner une vie éternelle après la mort. Aujourd’hui, c’est tout le contraire ! On considère qu’a le mieux réussi sa vie celui qui s’est donné les plus grandes capacités à se satisfaire. On est passé d’une société ascétique à une société hédoniste – c’est-à-dire à une société du plaisir. Mais ce mot « plaisir » apparaît alors indéfiniment extensible tant il est utilisé à tout propos pour désigner l’obtention d’un état de satisfaction. Ce qui engendre la plus grande confusion.
Or, peut-on se permettre une telle confusion lorsqu’il s’agit de nommer la valeur cardinale qui est censée orienter notre vie ?
C’est pourquoi notre réflexion va d’abord s’attacher à dégager le sentiment de joie du magma des satisfactions actuellement englobées sous le vocable de plaisir.
Que signifie être joyeux ? N’est-ce pas un sentiment aux caractères très spécifiques et étonnants ? Ne dessine-t-il pas en retour une notion du plaisir précise et cohérente à laquelle il s’oppose ? Que poursuit alors notre société ? La joie ? Le plaisir ?
C’est-à ce stade que la question –  La joie peut-elle être le guide de notre vie ? – prend vraiment sens. Car il apparaît que mettre la joie au pinacle des valeurs implique la vision d’une certaine situation de l’homme dans le monde, vision que l’on voit rigoureusement élaborée dans la philosophie de Spinoza.
En nous appuyant sur cette pensée, peut-être une réflexion sur la joie nous apportera-t-elle un heureux décentrement par rapport aux préoccupations contemporaines ?
* * *
Lectures indicatives :
 Clément Rosset, La force majeure, éd De Minuit, particulièrement pp. 1 à 30.
 B. Spinoza, Éthique, troisième partie.

Pierre-Jean Dessertine

15/04/2016 : MYTHOLOGIE ET RELIGION, QUELLE PLACE LEUR ACCORDER ?




Il n’est pas rare aujourd’hui d’entendre qu’il faudrait « en finir avec les religions » (ex : Marie Darrieussecq, France Inter, « Boomerang » du 24 mars 2016), considérées comme source de toutes les intolérances et des violences. Mais parallèlement à l’intransigeance des défenseurs d’une laïcité qu’ils jugent menacée, d’autres soutiennent, au nom de cette même laïcité et de la liberté d’expression qu’elle implique,  la possibilité de plus en plus élargie pour les tenants de différentes confessions de pouvoir témoigner de leur croyances, au risque d’ouvrir la porte à des prosélytismes et des communautarismes que l’on aurait voulu éviter.

Devant l’antagonisme de ces deux points de vue, quelle place faut-il accorder à la religion, ou aux religions ? N’est-ce pas dans ce glissement vers le pluriel que réside notre malaise ? Le terme de « religion » peut-il être un concept en quelque sorte neutre, englobant toutes les institutions religieuses élaborant un modèle de vie en commun autour d’un noyau de dogmes qui constitue la spécificité de chacune ? Donc, quel sens donner aujourd’hui au mot « religion » ?

De quel régime de « vérité » relève-t-elle, faut-il la renvoyer une fois pour toutes à une illusion, voire un « opium » , qu’il faudrait tolérer comme un pis-aller en attendant de l’éliminer ? Les efforts qui ont été faits en ce sens, en particulier par certains régimes se réclamant du communisme poussent à la prudence : quelle rationalité serait suffisamment fondée dans ses principes pour prétendre réduire toute religion à une erreur, ou au mieux  une forme de mythologie, un ensemble de mythes ?

Ceci nous renvoie à une histoire plus que bimillénaire, la nôtre. L’opposition du logos et du muthos s’est décidée au moment de l’élaboration du platonisme, sans que pour autant le muthos soit forcément discrédité. Commence alors un long dialogue,  la raison (mot qui traduira à sa manière le logos) essayant constamment, sinon de renvoyer le mythe à l’erreur, du moins d’en dire la vérité, de l’interpréter, dans un processus qui n’a cessé d’enrichir la pensée humaine.  Cette nécessité d’une cohabitation entre mythe et raison ne peut-elle pas s’appliquer aujourd’hui au(x) problème(s) religieux ?

Plutôt que de renvoyer toutes les religions à une forme de superstition ou d’obscurantisme, ne serait-il pas plus judicieux d’interpréter les « mythes » (en un sens non dépréciatif) dont elles sont porteuses, d’en explorer leurs symboles, pour nourrir une pensée soucieuse d’harmoniser différentes visions du monde, différentes manières de vivre ensemble ?

Pierre Kœst, mars 2016

25/03/2016 - Philosophie, drogue et dépendance



Drogue, dope, médication psychotrope : où est le mal ?

Aussi loin que l’on connaisse son histoire, l’homme semble toujours avoir accepté la possibilité de consommer des substances pour leur effet de modification de son état de conscience et donc de sa perception de la réalité.
Mais il faut constater également que les « substances psychoactives » – c’est le nom générique qu’on leur donne aujourd’hui – semblent avoir pris une place sans précédent par son ampleur dans notre culture contemporaine. Tout se passe comme si l’extraordinaire extension et diversification des usages de ces substances étaient partie prenante du fameux progrès par lequel l’avènement de notre civilisation technico-industrielle se légitime.
Il est certain que notre réflexion aura intérêt à suivre cette piste du lien entre une vie sociale mise en forme par une prolifération de médiations techniques et les sollicitations que les substances psychoactives exercent sur l’homme contemporain.
Mais alors il se pourra fort bien que les critères communs de discrimination entre les bonnes et mauvaises substances, les bons et mauvais usages de ces substances, apparaissent insuffisants, tout simplement parce qu’ils sont endogènes à la société.
C’est bien pourquoi il faudra poser le problème à un niveau plus élevé, c’est-à-dire en interrogeant philosophiquement le type de bien qui est visé dans la consommation d’une substance psychoactive. C’est alors que nous pourrons espérer faire quelques lumières sur le mal que peut faire à l’homme la consommation de telles substances.

Pierre Jean DESSERTINE