C’est avec l’apparition, lors de la dernière campagne
présidentielle, de la proposition d’un revenu universel qu’est venue sur le
devant de la scène cette idée bizarre, déjà agitée depuis quelques temps par
des économistes, d’une disparition à venir du travail.
C’est une idée bizarre parce que la possession d’un travail
est bien partout présentée comme la clé de voûte de l’intégration de l’individu
dans la société.
Que peut alors signifier cette idée de disparition du
travail ?
Exprime-t-elle une fatalité liée à l’évolution technique :
de plus en plus de place pour les machines intelligentes, les algorithmes, les
robots, dans le fonctionnement de notre société, et de moins en moins pour
l’humain ?
Exprime-t-elle un idéal d’émancipation sociale : de moins en
moins d’activités contraintes commandées par une organisation de la société au
profit d’une minorité, pour avoir de plus en plus de temps pour soi, pour
épanouir sa vie ?
Mais, par ailleurs, « travailler » et « s’épanouir »
sont-ils forcément antinomiques ?
Nous voyons que nos échanges, pour être profitables, ne
feront pas l’économie d’une élucidation de ce mot « travail » qui a une si
grande importance dans nos vies.
Lectures :
- Jeremy Rifkin : La Fin du travail, La Découverte, 1996
- Viviane Forrester : L’horreur économique, Fayard, 1996
- Pierre-Jean Dessertine : Pourquoi l’homme épuise-t-il sa planète ? ALÉAS, 2010