Parler du vide, ce n’est si simple !
La notion
de vide est intimement liée à la notion d'être. Le vide est l'absence de matière, l'absence d'être.
Parménide disait « l'être est, le non-être
n'est pas » ; le vide est-il de l'être ou du non-être ?
Donc
parler du vide, c’est parler de l’être et cela nous emmène assez loin du côté
de la métaphysique et de l’ontologie.
De plus, le
statut du vide varie beaucoup selon les cultures.
Ainsi,
lorsqu'un européen voit un verre, il voit d'abord la matière, sa forme, et la quantité de liquide qu'il contient ;
un taoïste y verrait d'abord le vide qui le rend
utile (qui permet d'être rempli). Le vide taoïste est conçu comme un potentiel,
quelque chose qui attend d'être rempli, et par extension d'être réalisé :
c'est l'esprit vide de pensée dans lequel peuvent naître les idées, c'est le
blanc de la feuille qui attend d'être dessiné .
Pour le
Taoïste, c’est le vide qui permet d’atteindre la vraie plénitude.
En
musique, c’est donc d’abord le silence à l’origine de la partition, les
silences structurels à l’intérieur de la pièce, et la structure elle-même,
l’ossature. Les éléments tels que les notes et les rythmes appartiennent au
Plein.
On le voit, une discussion sur le vide peut nous entrainer très loin.
Je limiterai
donc ma présentation à une définition du vide, puis je me focaliserai sur la question
du vide « existentiel » qui semble être une question importante en ce
début du 21eme siècle.
En effet,
la montée du consumérisme, la recherche du plaisir, le repli sur soi et l'abandon des croyances collectives entraînent une perte de sens, un
sentiment de vide, qui peuvent être vécus négativement comme une fatalité, ou bien être considérés comme
une étape nécessaire à une reconstruction.
C’est ce débat que je souhaite
introduire.
Elisabeth
Videcoq
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